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Yannis Ritsos

Biographie

Yannis Ritsos (Γιάννης Ρίτσος) est un poète grec.



Fils de grands propriétaires terriens, il voit sa famille très tôt détruite (ruine économique, mort de la mère, Eleftheria Vouzounaras, et du frère aîné, Mimis, démence du père, Eleftherios Ritsos, et de sa sœur bien-aimée, Loula). Il passe quatre ans (1927-1931) dans un sanatorium pour soigner une tuberculose. Ces événements tragiques marquent son adolescence et obsèdent son œuvre.



Les lectures le décident à devenir poète et révolutionnaire.



Proche depuis 1931 du K.K.E., le Parti communiste de Grèce, il adhère à un cercle ouvrier et fait paraître Tracteur (1934), inspiré du futurisme de Maïakovski, et Pyramides (1935), deux œuvres qui réalisent un équilibre toujours fragile entre la foi en l’avenir fondée sur l’idéal communiste, et le désespoir personnel.



Cet engagement lui vaut de connaître les camps de « rééducation nationale » après la guerre civile qui déchire le pays au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Mais Rítsos partage ensuite avec sa génération de nouvelles épreuves lorsqu’il est à nouveau arrêté lors du putsch des colonels, en avril 1967, et déporté aux îles de Yaros puis de Leros. Il profitera de cette déportation pour écrire dans le but de ne pas perdre espoir. Surveillé en permanence, ses textes créés en cachettes, sont regroupés sous le nom Pierres Répétitions Grilles (1972). Il reçoit également un message secret du compositeur grec Míkis Theodorakis lui demandant de créer des poèmes inspirés de l’actualité. Ritsos écrit alors 18 chansons de la patrie amère (1973). Son histoire traverse les frontières, arrive en France, où il sera alors salué par Louis Aragon comme étant « Le plus grand poète vivant ».



À la chute des Colonels en 1974, Rítsos acquiert, avec la liberté, un statut hugolien de « poète national ».



Il revisite les grands mythes antiques au moyen de ses souvenirs de Monemvassia, la ville historique où il est né, construite au pied d’un rocher fortifié qui s’avance dans la mer, en publiant une série de monologues dramatiques centrés sur les personnages d’Oreste (1966), de Phèdre (1975), d’Hélène (1972), de Philoctète (1965), etc.



En marge de ces recueils importants, Rítsos multiplie les séries de très courts poèmes qui mêlent humour, visions cauchemardesques et notations d’un quotidien sacralisé.

 

Il a été traduit dans plus de quarante langues.


En France, Antoine Vitez a largement contribué à diffuser son œuvre avec sa mise en scène d’Electre.