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Résumé de la pièce

La Faculté des rêves

«  J’avais été fascinée, excitée, émue à en pleurer par cette diatribe d’une virulence et d’une insolence irrésistible, cette satire du patriarcat qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais lu (…). La langue était insensée, les revendications belles et démentielles, et du texte sourdait une voix d’animal sauvage qui semblait ne respecter aucune des conventions en vigueur dès qu’il est question de rhétorique, de politique, d’art, de philosophie et d’avenir »

Sara Stridsberg

 

 

Cette voix est celle de La Faculté des rêves, de ce livre sismique, habité, hanté, dément, dans tous les sens du terme, «azimuté», dit même la narratrice. La parole de Valérie Solanas fut interdite (on refuse d’enregistrer ses déclarations lors du procès), méprisée, désavouée par Warhol (qui «perd» le manuscrit de Up Your Ass), elle est «scum», rebut, lie, écume. Sara Stridsberg restitue la puissance poétique et révolutionnaire du verbe de celle qui se rêva la «première pute intellectuelle de l’Amérique». Et même si la mort est «la fin de tous les récits», Valérie respire dans ce texte, elle inspire avant d’expirer. Et demeure, à jamais, dans ce roman exceptionnel, «un état, un jeu, une invasion, un miroir, un pays des merveilles et une promesse d’absolument rien».