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Note d'intention

À propos

« Au départ, j’avais en tête un projet qui fait suite à L’Eveil du Printemps et qui porte le nom de travail Eveil 2.0. J’avais le sentiment qu’il n’y avait pas grand-chose à changer de la pièce dans tout ce qui est de l’ordre de la pulsion mais que la contextualisation (politique, religieuse, sociétale, technologique, morale...) avait bien changé et apportait de nouveaux paramètres.

Ensuite, je me suis posé la question de savoir comment on pouvait monter cette pièce, L’Eveil du Printemps, dans différents coins du globe ? Qu’elle en serait la version japonaise, la version congolaise, la version indienne, la version syrienne, la version brésilienne, la version inuit, etc. La contextualisation, la culture dans laquelle L’Eveil du Printemps pourrait s’ancrer lui donne des prismes qui en modifient sensiblement l’approche.

Après la présentation de L’Eveil du Printemps en Estonie, Vaba Lava (Tallinn) m’a fait la proposition de venir créer un spectacle avec des acteurs estoniens. J’ai directement pensé à Jarmo Reha. Jarmo a 27 ans, il est sorti de l’école de Tallinn il y a quatre ans et depuis lors il a essentiellement travaillé avec No99. Il a également joué dans plusieurs autres productions et fait également du cinéma. Il a quitté No99 il y a peu pour rester libre. Il est à la fois jeune et mature et complexe et terriblement d’aujourd’hui dans sa vision politique, ses aspirations, son mode de vie, sa sexualité, sa spiritualité, son rapport à la vie. Il est beau, brut, entier et vivant.

Je me dirige donc vers un solo en anglais - qui comme langue internationale m’intéresse
vis-à-vis de la démarche du projet. Celui-ci devrait fonctionner sur plusieurs niveaux :
- niveau « documentaire » sur L’Eveil du Printemps vu d’ailleurs,
- niveau « documentaire » sur Jarmo lui-même et,
- niveau de pure création qui sera l’émanation consciente et inconsciente des pulsions et des émotions qui nous réunissent ou qui vont nous traverser.
 

Je peux dire que ce solo sera du théâtre performatif mais c’est déjà ranger dans une case un objet que j’espère plus inclassable et libre. Ainsi est né Long live the life, that burns the chest, en version originale Elagu elu, mis pöletab rinda  qui est un titre issu d’un poème estonien de Gustav Suits. Il y sera question d’Art, de sexe, de mort, de désir, de tabou et d’amour. Il travaillera sur la limite. De ce qu’on peut faire ou dire en scène. Il sera romantique, choquant, érotique, fantasmatique et documentaire.

 

Nous nous dirigeons vers un spectacle très dépouillé esthétiquement, un corps dans un grand espace vide, avec juste un écran, des lumières et du son très travaillés.

Mais cette simplicité de forme n’est là que pour donner à l’acteur la possibilité de livrer sa pleine puissance et sa totale fantaisie.

 

Armel Roussel