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Moi, le couscous et Albert Camus : note d’intention de Stefano Pasquini

À propos

Moi, le couscous et Albert Camus est une petite odyssée personnelle faite de rencontres, de découvertes, de défaites et de voyages, de Bologne à la France et de la France à la Méditerranée, à l'Espagne, à l'Algérie.

 

C’est une histoire de formation, celle d’un jeune homme parti d’Italie à 17 ans, en 1978 à la découverte de la France, accueilli par une famille de réfugiés Républicains espagnols passés par l’Algérie. Ce jeune homme, c’était moi qui découvrais en un été l’amour et cinquante ans de culture et d'histoire de la Méditerranée, mêlant l'Italie des années de plomb, à l'Espagne de la Guerre Civile puis à la dictature de Franco, à l'Algérie coloniale puis en guerre pour son indépendance.

 

La rencontre de l'amour m'a ouvert les chemins de la connaissance, m'a fait manger pour la première fois le couscous et fait découvrir L'Etranger d'Albert Camus, un livre qui a changé ma vie et m'a mis face à l'éternel conflit entre l'homme naturel et l'homme social (d’où le titre …). Meursault, le protagoniste de L'Etranger, est un homme qui refuse de mentir et obéit seulement aux lois de la nature. Il mène une vie simple, fuit les contraintes des conventions sociales, est vrai et sincère jusqu'aux conséquences extrêmes. Il vit sa vie naturelle, solitaire et sensuelle, faite de ciel et de parfums d'été même en prison, lorsqu'il est arrêté pour avoir tué un homme.

 

Comment ne pouvais-je pas, à 17 ans, m'identifier complètement à cet homme ?
Comment ne pouvais-je pas me passionner pour l'extraordinaire expérience humaine, intellectuelle et artistique d'Albert Camus ?

 

Dans ce spectacle s'entrelacent et se confondent le passé et le présent; le passé de l'histoire que nous racontons et le présent du spectacle que nous sommes en train de faire. Parce que le théâtre se fait seulement au présent et parle seulement d'aujourd'hui même quand on raconte une histoire d'autrefois.

 

Et puis pendant le spectacle nous faisons le couscous. Ce n'est certes pas un plat italien, mais pour moi le couscous et les pâtes ce sont les mêmes choses: les saveurs du souvenir d'une expérience qui vivent dans le présent.

 

Peut-être, avant sa naissance, Stefano des Ariette a passé quelque temps en Algérie. Peut-être dans une autre vie. Parce qu'hier et aujourd'hui ce sont les mêmes choses, parce que le temps ne passe pas. C'est nous qui Passons.

 

 

Stefano Pasquini