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SADE | NO LIMITS

Enso Cormann

Parcours Comédiens

Les élèves de la promotion 4 ont travaillé en atelier durant cinq semaines sous la direction de Didier Kerckaert sur le texte d’Enzo Cormann, Sade, concert d’enfers (éditions de Minuit, 1989).

Pour quinze jeunes acteurs qui viennent d’intégrer une école d’art et qui ne se connaissent pas encore, l’œuvre du marquis de Sade est une matière jubilatoire. Ce texte d’Enzo Cormann relève d’un montage très subtil entre une écriture contemporaine et les écrits du divin marquis. On passe ainsi d’une langue à l’autre pour finalement dire un texte à la manière du 18ème siècle. Le parcours évoqué de Sade s’inscrit dans un moment clé de l’histoire de France, entre l’ancien régime et la révolution française. Durant tout ce temps, Sade connaitra de longues périodes d’enfermement. C’est dans la solitude de ses cellules qu’il fera toute son œuvre, quasiment rien n’existe avant. Sade imagine pour échapper à l’ennui. C’est une extraordinaire forme de résistance. La tête est notre meilleur moyen de résistance.
L’œuvre de Sade est profondément fantasmatique. On a donc travaillé sur le corps, l’érotisme, la sexualité, on ne pouvait pas passer à côté. Par ces voies, le divin marquis nous invite à un délirant voyage au-delà des limites de l’imaginaire. C’est ce que j’ai voulu transmettre à ces jeunes acteurs. J’ai voulu leur rappeler que l’entrée dans une école d’art comme l’Epsad, c’est précisément l’occasion pour eux de "faire exploser" leur tête, de dépasser les lisières de l’imaginaire.

Didier Kerckaert, responsable pédagogique à l’Epsad, dans un entretien avec Yannic Mancel, conseiller artistique et littéraire au Théâtre du Nord.

SADE Combien font quatre-vingt-huit moins cinquante-cinq ?

MAGDELEINE Trente-trois ?

SADE Exact. C’est ainsi que l’on passe du conjungo à la bougrerie. Quelle tête tu fais ! Ces huit ne ronflent-ils pas de concert dans le lit, quand ce bougre de trois entreprend son semblable par le cul ? Vois-tu, Magdeleine, il en va des chiffres comme de l’univers : ce que le sot ne peut admettre n’apparait pas au sot.

 Sade, concert d’enfers, d’Enzo Cormann.

 

intervenants