EMMANUEL MEIRIEU

Auteur, metteur en scène

Né en 1976.
 
Auteur - Metteur en scène – Adaptateur - Directeur artistique du Bloc Opératoire compagnie de théâtre conventionnée par la DRAC Auvergne Rhône Alpes, la Région Auvergne Rhône Alpes, et soutenue par la Ville de Lyon. Artiste associé à la MC2, Scène Nationale de Grenoble, et au Centre Dramatique National de l'Orient.
 
Il mène des études de philosophie et de droit.
 
Qu'il travaille avec des interprètes confirmés ou révèle des talents bruts, sa direction d'acteur est unanimement saluée.
 
Avec notamment De Beaux Lendemains qu'il a présenté aux Bouffes du Nord en 2011, et Mon traître créé au théâtre Vidy-Lausanne en 2013, Les Naufragés présenté dans le cadre des Nuits de Fourvière en 2018, il a démontré son talent pour l'adaptation de romans à la scène. En 2019, aux Gémeaux, Scène National de Sceaux, il crée La Fin de l’Homme Rouge d’après le roman de Svetlana Alexievitch.
 
En 2022, il écrit et met en scène : Dark was the Night.
 
« Quand je fais du théâtre, je voudrais que les spectateurs oublient que c’est du théâtre. Je voudrais que, dès les premiers mots prononcés, ils croient que celui qui leur raconte l’histoire est celui qui l’a vraiment vécu. Et qu’ils croient que ses mots là sont prononcés pour la première fois pour eux ce soir. Il n’y a qu’au théâtre que le personnage d’une histoire est physiquement présent devant nous, vivant, dans le même endroit du monde et au même moment, séparé simplement de quelques mètres de nous.
 
J’ai besoin d'un fait réel, toujours, je ne peux pas raconter de pure fiction. Je crois en la puissance, la densité, la complexité du réel, face à la pauvreté de la fiction, la force du concret plus que celle du fantasme. En Art mes plus grands bouleversements sensuels et spirituels sont venu de documentaires : Werner Herzog, Patricio Guzmán.
 
Aussi lorsque j’adapte ou que j’écris, je fictionne toujours le moins possible. Je veux être humble face au réel qui m'a inspiré. Pour moi l’écriture, la mise en scène, sont d’abord un travail concret d’immersion, de documentation, d’investigation. Je ne cherche pas pour autant à faire un récit exhaustif et complet du fait réel, parce que cela doit devenir personnel, je veux vous donner à voir l'évènement à travers mes yeux. J‘ai quelque chose de personnel à vous dire à travers l’histoire vraie que j’ai choisi de vous raconter, et je veux défendre mes thèmes : l’humilité face au vivant, la nécessité du soin perpétuel, la volonté de réparation, l’innocence martyrisée, l’impossible guérison.
 
Et je commence toujours par me poser la question, celle qui devrait précéder à tous nos récits : qui allons-nous célébrer ? De qui feront nos héros ?
Je crois que nous vivons au milieu de récits, de modèles, de figures et d’icônes toxiques, et qui agissent profondément sur nous, comme un empoissonnement lent de l’âme humaine. Aux tout puissants, aux voraces, super-héros, super-stars, généraux d’empires, aux mégalomaniaques de tous les genres dont on fait nos champions, je préfère toujours les discrets, les patients, ceux qui, secrètement, minutieusement, dans le silence de l’histoire, prennent soin de tout. Et les martyrs, les oubliés, les fracassés, ceux que la Grande Histoire effacent."