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James Baldwin

Biographie

James Baldwin naît à Harlem en 1924. Fils de pasteur, il est l’aîné de neuf enfants, et commence à prêcher dès l’âge de 14 ans. Comme il l’écrit lui -même dans  Chronique d’un pays natal : « J’ai commencé à imaginer des intrigues de romans vers l’époque où j’ai appris à lire ».

 

A 15 ans, Baldwin fait la connaissance de l’artiste peintre Beauford Delaney, qui devient pour lui un immense exemple : « Beauford était pour moi la première preuve vivante, ambulante qu’un homme noir pouvait être un artiste » écrit-il dans Chassés de la lumière.

 

Baldwin s’installe à Greenwich Village à 17 ans, et commence vers le milieu des années 40 à écrire des articles et des chroniques pour des revues telles que The New Leader, The Nation ou Partisan Review.

 

Horrifié par la violence du racisme et de l’homophobie, terrifié à l’idée d’être lui –même emporté par une haine incontrôlable, il « fui t » les Etats-Unis pour la France en 1948. Il y achèvera l’écriture de La Chambre de Giovanni qui lui vaudra la reconnaissance. Dès lors, Baldwin écrira de nombreux romans et essais, dans lesquels il ne séparera jamais la justice de la colère, ni l’art de la protestation : son sens de la justice passant par la colère et le meilleur de son art étant dans la protestation.

 

Il retourne en Amérique au moment des grandes luttes pour les droits civiques, luttes dans lesquelles il s’investit entièrement, aux côtés de Martin Luther King Jr, Harry Belafonte, Sidney Poitier et tant d’autres.

 

Militant de la non-violence, Baldwin ne manquera pourtant pas d’interroger et de s’intéresser aux mouvements plus radicaux, et nouera une vraie relation avec Malcolm X notamment.

 

L’écriture de Baldwin, d’une puissance poétique et d’une profondeur d’analyse remarquable, est visionnaire. Toute son œuvre peut être « re » lue à la lumière de notre actualité.

 

James Baldwin meurt le 1er décembre 1987 à Saint -Paul de Vence où il vivait depuis plusieurs années.

 

 

J’entreprends quelque chose d’assez risqué.

"Je crois qu’il est toujours risqué pour un écrivain de parler de son œuvre. Je ne dis pas ça par modestie ou fausse timidité mais simplement parce qu’ i l y a trop de choses qu’un écrivain ne comprend pas ni ne peut comprendre réellement à propos de son œuvre - et cela tient au fait que cette œuvre émane d’une profondeur dont nous savons que très, très peu de choses, quoi que nous en disions. L’œuvre provient de la même profondeur qui voit surgir l’amour, le meurtre, le désastre. Elle provient de choses quasiment impossibles à exprimer. C’est là que se situe l’effort de l’écrivain. Tout écrivain sait qu’il travaillera 24 heures sur 24, plusieurs années durant ; sinon il n’est pas écrivain ; mais si rien n’advient de l’effort qu’il fournit, si aucune liberté n’émerge des profondeurs qu’il sonde, si rien ne vient toucher la page pour animer la scène, il n’est pas écrivain.*

 

James Baldwin

Quelques mots d’un enfant noir, Playboy,

1964