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Fajar signifie Aube en wolof, langue nationale du Sénégal

Note d'intention

 

Fajar signifie Aube en wolof, langue nationale du Sénégal.

C’est la première fois que j’écris un texte pour la scène. Mon rapport à l’écriture s’est toujours traduit par la chanson et essentiellement en wolof, ma langue natale. Il m’a donc fallu du temps pour peut-être me sentir légitime d’écrire en français. J’avais aussi envie de faire cohabiter le wolof et le français. Faire résonner ces deux langues.

Pour écrire Fajar, je me suis un peu inspiré de mon trajet de jeune immigré sénégalais rêvant d’être acteur, mais bien naïf des réalités en France : la perte de repères, le manque du pays, le racisme. J’avais envie de naviguer entre différentes esthétiques de la langue : le scénario, la poésie, le conte. Cette interaction entre ces formes de récits me permet ainsi de structurer rythmiquement le texte et de travailler sur une certaine musicalité de la langue.

J’ai donc décidé de commencer par la forme scénaristique, très moderne, pour finir par le conte, forme bien plus ancienne et ancrée dans l’oralité. Entre les deux formes, le personnage fera irruption avec sa poésie. Le conte me permet de pouvoir me servir des personnages comme de figures mythologiques. Je pense à l’homme aveugle qui est une sorte de Tirésias et à Marianne qui est une allégorie de la liberté.

Fajar, c’est donc un voyage initiatique. Les épreuves successives obligeront Malal à faire face à sa réalité et à des choix qui l’entraineront vers l’inconnu.

So Xamul fa nga jëm, délul fa nga joge / Si tu ne sais pas où tu vas, retourne d’où tu viens.

Un des paris de ce texte, c’est de tenter une réappropriation de la poésie dans le langage du quotidien. Comme au Sénégal où nous construisons nos vies et nos utopies par la force du verbe, de la métaphore. Ainsi, c’est assumer le rapport très écrit dans le langage parlé.

Mais le pari est aussi d’écrire ce texte comme une chanson, c’est-à-dire dans le but d’être mis en musique. Certaines parties ont été écrites en même temps qu’une partition musicale avec des aller-retours permettant une sorte de tressage narratif.

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