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Extrait de la pièce

Avant-goût

2. CHEZ LES GOULON.

 

 

SERGE GOULON et MARION GOULON.

 

MARION GOULON - Samedi, nous dînons chez les Wurtz.

 

SERGE GOULON - Quoi ?

 

MARION GOULON - Ils nous invitent.

 

SERGE GOULON - Quoi ?!?

 

MARION GOULON - C’est ton supérieur. Je me voyais mal répondre non.

 

SERGE GOULON - Tu n’as pas un autre mot que supérieur ?

 

MARION GOULON - Ce n’est pas ton supérieur ?

 

SERGE GOULON - Il est juste directeur des ventes. 

 

MARION GOULON - Ben alors ?

 

SERGE GOULON - Je ne vois pas Wurtz comme mon supérieur.

 

MARION GOULON - Administrativement ?

 

SERGE GOULON - Administrativement oui, mais…

 

MARION GOULON - Mais quoi ?

 

SERGE GOULON -Wurtz ne fait pas partie de la race supérieure ; je ne fais pas partie de la race inférieure.

 

MARION GOULON - Qui te parle de race ? Je n’ai pas parlé de race.

 

SERGE GOULON - En plus, c’est un con. Intellectuellement, je suis supérieur à lui.

 

MARION GOULON - Tu lui es peut-être supérieur intellectuellement mais c’est quand même ton supérieur hiérarchique alors s’il nous invite à dîner nous ne pouvons pas lui répondre non. Surtout en prétextant qu’il est trop con pour qu’on se rende à son invitation.

 

SERGE GOULON - Comment tu les as rencontrés ?

 

MARION GOULON - Je suis tombé dessus à Carrefour. Je les ai salués, il m’a barré la route avec son caddie.

 

SERGE GOULON - Quoi ?!?

 

MARION GOULON - Avec son caddie, il coinçait mon caddie pour m’empêcher d’avancer.

 

SERGE GOULON - Quel con.

 

MARION GOULON - Il maintenait mon caddie contre une gondole. (Tête de SERGE GOULON) Ça s’appelle une gondole, tu le saurais si cela t’arrivait de faire les courses.

 

SERGE GOULON, agacé - Et ensuite ?

 

MARION GOULON - Il a détaillé à voix haute ce qu’il y avait dans mon caddie en comparant ce qu’il y avait dans son caddie à lui et il n’y avait pas photo : mon caddie était minable à côté du sien.

 

SERGE GOULON - Et voilà !

 

MARION GOULON - Ça le faisait rire.

 

SERGE GOULON - Humilier, il adore ça, Wurtz.

 

MARION GOULON - C’est à ce moment qu’il m’a invitée.

 

SERGE GOULON - Toi ? Il t’a invitée ?

 

MARION GOULON - Avec toi, bien sûr.

 

SERGE GOULON la regarde.

 

SERGE GOULON - Qu’est-ce qu’il lui prend ?

 

MARION GOULON - Je ne sais pas. Il nous invite, c’est tout.

 

SERGE GOULON - On va bien se faire chier.

 

MARION GOULON - En plus, sa femme a un grain.

 

SERGE GOULON - Qu’est-ce qu’elle a ?

 

MARION GOULON - Pendant ma discussion avec Wurtz, elle regardait ailleurs.

 

SERGE GOULON - Elle n’était peut-être pas contente qu’il nous invite, Wurtz ?

 

MARION GOULON - Non, non, elle n’écoutait pas. Elle semblait complètement absente. Elle ne m’a pas répondu quand je leur ai dit au revoir.

 

SERGE GOULON - N’oublie pas qu’elle est mariée avec Wurtz.

 

MARION GOULON - Oui.

 

SERGE GOULON - Il est tellement con, Wurtz.

 

 

 

MARION GOULON - Pendant ma discussion avec Wurtz, elle regardait ailleurs.

 

SERGE GOULON - Elle n’était peut-être pas contente qu’il nous invite, Wurtz ?

 

MARION GOULON - Non, non, elle n’écoutait pas. Elle semblait complètement absente. Elle ne m’a pas répondu quand je leur ai dit au revoir.

 

SERGE GOULON - N’oublie pas qu’elle est mariée avec Wurtz.

 

MARION GOULON - Oui.

 

SERGE GOULON - Il est tellement con, Wurtz.