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Bertolt Brecht

Biographie

Bertolt Brecht (1898-1956)

Bertolt Brecht, né Eugen Berthold Friedrich Brecht, est un dramaturge, metteur en scène, critique théâtral et poète allemand.

D'origine bourgeoise, il entame des études de philosophie puis de médecine à Augsbourg. Mobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale comme infirmier, l'horreur de la guerre a, comme pour les surréalistes français, une grande influence sur lui. Poète anarchiste et asocial qui piétine les valeurs bourgeoises, le héros de sa première pièce, Baal, commencée en 1918, n'est pas sans évoquer le jeune Brecht lui-même. Pour cette pièce, il est récompensé en 1922 par le prix Kleist.


Engagé comme conseiller littéraire en 1923 à Munich puis à Berlin en 1924, il rejoint le Deutsches Theater de Max Reinhardt, avec l'actrice Hélène Weigel, qui monte ses pièces. Ces œuvres provoquent une polémique, jusqu'à ce qu'il crée "L'Opéra de quat'sous" (musique de Kurt Weill), un des plus grands succès théâtraux de la république de Weimar.



Bertolt Brecht épouse Hélène Weigel, et devient marxiste. L'arrivée au pouvoir des nazis les force à quitter l'Allemagne en février 1933, après que leur domicile a été perquisitionné. L'œuvre de Brecht est interdite et brûlée lors de l'autodafé du 10 mai de cette même année.



Il parcourt l'Europe, et en juin 1933 s'installe au Danemark. En 1935, le régime nazi le déchoit de sa nationalité allemande. Forcé à la fuite en 1939, il s'installe en Suède puis en Finlande, puis, après une traversée en bateau au départ de Vladivostok, il s'installe en Californie en 1941. Durant cette période, il écrit une grande partie de son œuvre dont "La Vie de Galilée", "Mère Courage et ses enfants", "La Résistible Ascension d'Arturo Ui".



Parallèlement, il travaille à Hollywood. Chassé des États-Unis en 1947 en raison du maccarthysme, il se rend en Suisse. C'est grâce aux Tchèques qu'il peut rejoindre la RDA. Il termine sa vie à Berlin-Est. Il choisit une maison qui donne sur le cimetière où, de sa fenêtre, il peut voir la tombe de Hegel. En 1948, il fonde, avec son épouse, la comédienne Hélène Weigel, le Berliner-Ensemble,  théâtre qui va abriter la compagnie du même nom qu'il a créée en 1949, où sont mises en scène aussi bien ses pièces que des pièces du répertoire.

 

L’esthétique de la distanciation

« Musil a pu écrire que, depuis le classicisme, le théâtre n'avait plus joué aucun rôle dans l'évolution de l'esprit européen, parce que le drame ne laissait pas à notre pensée une liberté de mouvement suffisante. L'esthétique de la distanciation, associée au nom de Bertolt Brecht, vise précisément à réconcilier avec le théâtre l'agilité dialectique, à ouvrir la scène aux dimensions d'un monde moderne ambitieux de dépasser la tragédie.

Il est caractéristique que deux des plus grands succès de ces soixante-quinze dernières années aient été L'Opéra de quat'sous (1928) et Mère Courage, qui, représenté pour la première fois à Zurich, pendant la guerre, a profondément marqué l'Europe libérée du nazisme. Ces deux triomphes ont été acquis, fait sans précédent ou presque s'agissant d'une époque où le rythme de l'histoire s'est accéléré chaotiquement, à vingt ans de distance, dans des contextes radicalement différents, peut-être même dans deux civilisations à peine comparables après la coupure de la Seconde Guerre mondiale. C'est dire l'importance de ce théâtre « épique », qu'on ne saurait cependant ériger en nouveau classicisme. La modernité de Brecht est en effet due à la place prépondérante qu'il accorde au souci historique.

Ce théâtre réflexif n'ignore pas sa situation en société ; il vise un certain public à une époque donnée, et contredirait ses principes mêmes s'il n'était susceptible tantôt de suivre tantôt de précéder les évolutions historiques dans lesquelles il intervient : bref, s'il n'était capable de métamorphose ». (Source Universalis.fr)

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