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Paroles d'élèves

La promotion 5 (2015-2018)

La promotion 5 (2015-2018) recrutée par Christophe Rauck rassemblait pour la première fois des élèves acteur(e)s et des élèves auteur(e)s, seize jeunes artistes venus de toute la France et parfois de plus loin. Ils ont été accompagnés par des parrains, les artistes Cécile Garcia Fogel et Christophe Pellet.
En ouverture de cette nouvelle saison, voici leurs mots sur cette traversée de trois années entre l’école et le théâtre…

 

 

Ici
Ils m’ont ouvert beaucoup de fenêtres
Il y a eu beaucoup à apprendre
Du café sur les planches
Et des pommettes rouge brique
Tant de ficelles à mon arc
Trois ans pour trois bonds de géant
Les auteurs (tous à la fois professeurs et rencontres) ne m’ont pas laissée souvent tranquille ! Et j’ai travaillé à polir les mots sans jamais relâcher l’idée. Ils m’ont accompagnée confiants, avec puissance, toujours plus précisément
Et ces 14 comédiens, ils ont joué mes mots et mes histoires !
Lille Moscou Lille Berlin Lille Montréal Lille Avignon les langues sont différentes et j’ai rencontré des compagnons de théâtre à chaque fois
14 comédiens, Lucas et moi, tous les 16 on pourra le dire, qu’on a fait du théâtre ici
J’ai du souffle maintenant
Et je sais que je suis écrivain, c’est important
Pourquoi tu as choisi le théâtre, Haïla ? C’est l’école qui m’a donné la réponse mais je la garde secrète, au moins 192 pièces à écrire à présent, je dirai merci dans chacune d’elles.
Haïla Hessou (auteure)

 

Trois années.
C’est un mensonge.
Le temps passé à l’École est un temps condensé. C’est cinq, six, dix ans.
Le temps de se forger deux ou trois convictions, d’en détruire quelques autres, et avoir les idées un peu plus claires – à peine mais quand même ! – sur ce que l’on pourrait bien faire, ce que l’on voudrait bien faire en sortant. 
À l’École, on apprend à se tromper beaucoup. C’est tout un art, l’Erreur, et on n’a pas si souvent le temps ni les moyens de s’y exercer. 
Il y a des techniques pour cela, des outils. Retravailler, corriger, jeter, puis construire à nouveau, puis à nouveau jeter. Essayer, oui, mais ne pas se satisfaire, pas trop vite : avant toute chose, prendre garde à cela. Considérer les différentes tentatives, les échecs, comme l’endroit très juste du travail. Et si jamais, à la toute fin, il devait sortir de cela une belle et bonne chose, alors là… Aller voir ailleurs, commencer autre chose, et ne pas oublier, la prochaine fois, surtout ne pas oublier de se tromper beaucoup. 
Lucas Samain (auteur)

 

 

J’ai découvert la liberté d’être sur scène, la liberté d’exploiter, de tester. Je crois qu’on nous a enseigné une approche du jeu de l’acteur qui aujourd’hui se perd et qui moi, m’a transformée. 

Je ne pourrais plus jamais aborder une scène comme çà, avec une idée d’instinct. Christophe Rauck dit que « l’instinct ça se construit avec du travail et de l’expérience ». 

Une rencontre avec un personnage, c’est aligner son propre battement de cœur avec cet être qu’on est en train de vivre, c’est une naissance permanente sur scène. C’est très concret ce n’est pas un état second. Un acteur, c’est très pragmatique.

Jouer c’est pas forcément apparaître, c’est disparaître ». Cette phrase de Christophe Rauck a changé ma vision d’acteur. Quand on est jeune, on pense le contraire. 
La plus grande chose que j’ai apprise en termes d’humanité à l’École, c’est l’importance de la relation avec les autres.
Cette école a conforté ma conviction qu’à force de travail avec des outils concrets - prendre la ponctuation comme une partition, gérer la métrique, gérer la tessiture d’une voix, avoir conscience de l’instrument qui est notre corps, on peut devenir un artiste de spectacle vivant. Il n’y a pas d’élu (e) qui aurait la grâce, il n’y a que du travail. Et le talent vient avec l’expérience. 

J’ai appris ici que j’aime un théâtre de l’essentiel avec l’acteur devant et la mise en scène derrière. 
Le théâtre n’est pas une vocation, c’est toujours et seulement une manière d’exprimer un point de vue. 
Le théâtre est toujours politique malgré lui et sur ce plan, le voyage en Russie m’a profondément marqué. Chez nous le théâtre est un moyen de s’exprimer et là-bas le droit à l’expression est tout autre. Je trouve important qu’on nous enseigne à être conscients de la place qu’on occupe dans la société.
Le théâtre est un art qui se fait à plusieurs et il faut l’accepter. Pour avoir une bonne force de propositions sur un plateau, il faut ménager une ambiance de groupe, prendre sur soi, gagner en humilité, penser collectif. Une seule promo sur trois ans, c’est un vrai suivi individualisé qui favorise un apprentissage plus rapide, plus efficace et  qui a développé chez nous une sensibilité individuelle forte. A cet égard, le projet de « Croquis de Voyage », un mois en solitaire, imaginé par Cécile Garcia Fogel, a été capital : au retour, on n’était plus les mêmes acteurs ! Le fait d’être transformé en tant que personne, nous a transformés dans le métier. Cela a façonné notre esthétique. Ce voyage devrait être la marque de fabrique de L’Ecole du Nord
Peio Berterretche, Claire Catherine, Morgane El Ayoubi, Caroline Fouilhoux, Alexandra Gentil, Alexandre Goldinchtein, Victoire Goupil, Haïla Hessou, Corentin Hot, Margot Madec, Mathilde Mery, Cyril Metzger, Adrien Rouyard, Lucas Samain, Etienne Toqué, Mathias Zakhar (comédien.nes)