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"Il y a des jours qui sont des jours de grâce"

Nathalie Papin, auteure jeunesse, a rencontré il y a quelques jours les enfants qui ont participé au projet Ecoute-moi lire.
Une journée. Quatres classes. Cent élèves...
Un jour de grâce, qu'elle nous raconte.

 

Il y a des jours qui sont des jours de grâce.
Ce fut le cas du 11 juin 2018.
J’ai rencontré quatre classes à Lille et Tourcoing avec Loïc.
Je les ai rencontrées à l’issue d’un parcours de un an pour chacune des classes, de la réception d’une œuvre, à sa perception vers l’exercice joyeux de la créativité.
Ces classes avaient vues Le Pays de Rien au Théâtre du Nord et certaines Faire du feu avec du bois mouillé depuis plusieurs mois quand je les ai rencontrées.
Les enfants avaient aussi pratiqué la lecture théâtrale et le jeu avec des comédiens, participé à un débat philosophique et échangé avec les artistes de la Compagnie La Petite Fabrique.

Parfois, un mot de bienvenue remplissait tout le tableau.
Dans l’une des classes sur ma proposition «  Et si on se mettait en cercle ! »  
J’ai vu en 5 minutes, une classe devenir lieu de théâtre tant l’aisance de la mobilité de l’espace avait été travaillée, presque sans bruit.
Il y eut des questions parfois inattendues, parfois mille fois entendues que je sais être une première fois. Je me mets toujours dans une première fois.
Et j’entends cette question, qui va me tenir des mois, et peut-être faire naître un texte :
« Est-ce qu’il y a des choses que vous savez que vous n’écrivez pas/ne dites pas ? »
Je n’ai pas l’à propos de répondre : 
« Et toi, sais-tu des choses que tu voudrais que j’écrive ? » ou
« Et toi, sais-tu des choses que tu ne lis pas ? ».
Un Ernesto de Pluie d’été.
Et puis cet autre, qui me dit à propos du Gardien des Ombres personnage qui accueille chez lui les ombres de ceux qui n’en veulent plus.
« Pour supprimer les ombres, il faudrait supprimer le soleil ».
Une vision cosmique du Gardien des ombres.
Et cette classe de Tourcoing qui s’emballe sur l’idée d’une pièce contre-point au Pays de Rien, le Pays de Trop.
Une vraie joute d’idées qui fusent :
- Quand la fille du roi aura tout fait rentrer dans le pays, elle ne le supportera plus. 
- Oui, oui, elle éliminera les choses une par une comme son père l’a fait…
- D’abord la musique puis les toboggans…
- Moi, moi… et sa grand-mère reviendra…
- Moi… et ses autres ancêtres… et ça recommencera…
etc.
- Le Pays de Trop se déversera dans le Pays du vieux Rien.
etc.
- Si on mélangeait le Trop et Le Rien, on ferait un Pays du bien…

 

Et voilà, comment on retombe sur du bien avec les intelligences vivaces et enjouées de enfants. 
Ces maigres extraits ne rendent pas compte de la richesse de cet échange.
Une pièce s’est réellement écrite en 30 minutes avec eux.

 

Et puis ces conversations dans la voiture avec Loïc, merci les bouchons, autour des chefs d’œuvre de la littérature enfantine et leurs auteurs et nos passions : Paméla L. Travers, J.K.Rollins, Ransom Riggs, Astrid, Lingdren… etc… 
J’en veux encore des jours comme celui là.
Merci.

 

Nathalie Papin